Le mot de la Présidente
Cultiver son blé pour faire son pain a toujours été une fierté pour l’agriculteur. La révolution agricole et l’industrialisation de l’agriculture a éloigné les paysans des boulangers. Il est rare que l’on sache de quel champ provient telle quantité de farine. En tant qu’artiste m’intéressant au blé et au pain, j’ai voulu il y a trente ans resserrer les liens distendus entre les opérateurs. Sur le causse du Larzac, puis en Corse, j’ai fondé deux syndicats de défense des producteurs de blé locaux (Touzelle et Alalia) pour la structuration de filières en circuit court, Blé-Farine-Pain. L’enjeu est de rendre possible à nouveau la culture du blé panifiable dans les territoires, même de montagne, alors que le blé a la réputation d’être une production des plaines, dans la catégorie « grandes cultures ».
Cette dérive moderne a marqué les esprits et forgé des habitudes qui transparaissent dans les stratégies culturales et les réglementations agricoles. C’est pourquoi le projet de l’association U Granu Anticu est si long à se mettre en place.
La Corse a la chance de ne pas avoir subi une agriculture intensive et cela pourrait servir notre « utopie » : renouer avec une forme d’agriculture fondée sur la polyculture, la complémentarité entre l’élevage et l’agriculture. On pourrait revoir à nouveau des petits champs de blé dans les montagnes, autour des villages, non loin des jardins qui perdurent… Cette renaissance serait portée par la volonté des personnes accordant aussi du crédit à la symbolique, car au départ, il ne faudra pas forcément chercher la rentabilité.
Forte d’une expérience de 13 ans, l’association U Granu Anticu peut accompagner les porteurs de projet de chaque microrégion, comme elle le fait actuellement en Balagna à Lumiu, et cet automne dans le Niolu, pour l’essaimage d’une réappropriation de ce savoir-faire qui était normal et naturel, puisqu’on a toujours mangé le pain du blé de pays, u pane nustrale…
Edwige KOZIELLO
Présidente de l ‘association U Granu Anticu
Enseignant- Chercheur à l’Università di Corsica
Cette dérive moderne a marqué les esprits et forgé des habitudes qui transparaissent dans les stratégies culturales et les réglementations agricoles. C’est pourquoi le projet de l’association U Granu Anticu est si long à se mettre en place.
La Corse a la chance de ne pas avoir subi une agriculture intensive et cela pourrait servir notre « utopie » : renouer avec une forme d’agriculture fondée sur la polyculture, la complémentarité entre l’élevage et l’agriculture. On pourrait revoir à nouveau des petits champs de blé dans les montagnes, autour des villages, non loin des jardins qui perdurent… Cette renaissance serait portée par la volonté des personnes accordant aussi du crédit à la symbolique, car au départ, il ne faudra pas forcément chercher la rentabilité.
Forte d’une expérience de 13 ans, l’association U Granu Anticu peut accompagner les porteurs de projet de chaque microrégion, comme elle le fait actuellement en Balagna à Lumiu, et cet automne dans le Niolu, pour l’essaimage d’une réappropriation de ce savoir-faire qui était normal et naturel, puisqu’on a toujours mangé le pain du blé de pays, u pane nustrale…
Edwige KOZIELLO
Présidente de l ‘association U Granu Anticu
Enseignant- Chercheur à l’Università di Corsica