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EDITO N°16

Rédigé le Vendredi 31 Mars 2023 à 08:16 | Lu 184 fois | 0 commentaire(s)

Le Pastoralisme sous tension


Cette nouvelle année commence comme la précédente s’est achevée : avec beaucoup de difficultés actuelles et à venir pour nos éleveurs. Le prix de l’alimentation pour le bétail a flambé. La guerre en Ukraine a bon dos.. La médiatisation de l’inflation a encouragé la spéculation dans un bon nombre de secteurs. Il y a ceux qui peuvent en profiter parce qu’ils sont puissants et en début d’une chaîne économique et puis il y a ceux qui ne peuvent que subir, sans même pouvoir répercuter les augmentations, car ils sont dans des marchés de niche et à la fin de cette chaîne. C’est le cas de beaucoup d’éleveurs/transformateurs. Et puis comme si cela ne suffisait pas, la nouvelle PAC applicable au 1e janvier vient à nouveau de redéfinir, pour une énième fois, les règles d’aide à l’agriculture. D’une complexité comme seule la bureaucratie européenne est capable de produire, les règlements d’aide sont encore une fois à l’avantage des grosses exploitations et aux détriments de l’agriculteur, seul dans son exploitation. Comment faire pour résister à cette violence sourde? Certainement par la solidarité. Ne pas rester seul, se regrouper et faire front ensemble et compter aussi sur le soutien d’organisations professionnelles et syndicales qui semblent pourtant de plus en plus affaiblies qui doivent retrouver de la vigueur.  Il faut continuer encore à travailler avec les institutions régionales. C’est le cas et vous le découvrirez dans ce numéro. Nous avons besoin de nos bergers de nos agriculteurs. Sans eux, sans leur troupeau, le maquis ne fera qu’avancer, le béton que s’étendre. Et également ce sont nous les consommateurs qui avons un rôle important, en soutenant notre production locale !

En cinq années de parution, nous avons été témoins des dynamiques de l’intérieur, de nos territoires de montagne. Aujourd’hui, les villages du rural ne sont plus des ‘‘no man’s land’’. Il y a des petites lumières qui restent allumées parce qu’il y a de la vie, en plus de ceux et celles qui ne les ont jamais abandonnés. Les circuits-courts fonctionnent et se développent, nos éleveurs et producteurs sont de plus en plus présents dans les lieux d’accueil et d’hébergements, qui restent ouverts à l’année, eux aussi nous pouvons les remercier, tout comme les musées dans le rural, que vous découvrirez dans ce numéro. La politique régionale menée depuis quelques années n’est pas étrangère à tout cela, ne l’oublions pas ! Les microrégions se structurent, un avenir est en marche, grâce à tous ceux qui ont fait et font le choix de vivre et de faire revivre l’intérieur. Nous ne ferons face aux défis qu’en étant solidaires, c’est tout l’enjeu de notre avenir.